Le banc du village

le pouvoir, c'est de s'asseoir


Poster un commentaire

Fraternisez, fraternisez, mais oubliez la démocratie.

Le journal l’Humanité vient de publier sur son site internet un article nommé « Mettons le FN sous quarantaine démocratique ».

Ils l’ont fait. Jusqu’où sont prêts à aller ceux qui veulent fraterniser avec les « gentils musulmans » ? Pour « éviter la division, la stigmatisation », les communistes qui prétendent lutter au nom du peuple veulent l’empêcher de voter. Rien de nouveau. Tout cela a déjà été entendu mot pour mot sortant de leur bouche il y a 70 ans.

En 1939 l’Humanité applaudissait les traités de non-agression avec l’Allemagne hitlérienne : « La paix est sauvée ! »
« L’action de l’Union soviétique par le pacte de non-agression avec l’Allemagne concourt à raffermir la paix générale » 
(une de l’Humanité du 25 août 1939)

En 1940, l’Humanité appelait à emprisonner tous ceux qui voulaient résister manu militari à l’Allemagne. Heureux de la « paix » obtenue en 40 sous Pétain, le journal condamnait De Gaulle qui exhortait les français « à rejoindre tous ceux qui veulent combattre ». L’Humanité qualifiait de « Parti de la guerre » tous ceux qui ne souhaitaient pas la paix avec l’Allemagne. Eux se nommaient « Parti de la paix ». Ils prônaient la germanophilie et la « fraternisation avec les soldats allemands » qui n’étaient pour eux avant tout que de « pauvres prolétaires » obligés de faire la guerre, comme les islamistes d’aujourd’hui…
Rhétorique éculée: « Apprenons à nous connaître » « fraternisez avec les soldats allemands »… Etre germanophobe, c’était être quelque part xénophobe, donc pas digne de « la vraie France », celle qu’il veulent empêcher de voter. Etre « Degaulliste », c’était « vouloir que les peuples s’entretuent ».

« Il est particulièrement réconfortant, en ces temps de malheurs, de voir de nombreux travailleurs parisiens s’entretenir amicalement avec des soldats allemands, soit sur la rue, soit au bistrot du coin.
La fraternité des peuples ne sera pas toujours une espérance, elle deviendra une réalité vivante. »
(L’Humanité n° 59 du 4 juillet 1940 – Organe central du PCF)

Aujourd’hui pour eux le Front National serait un parti « xénophobe, anti-républicain, diviseur et haineux ». D’ailleurs les citations de De Gaulle reprises dans la France soumise de 2015 font scandale. Malheureusement pour l’Humanité la germanophobie de 1939 a changé de nom avec l’histoire, on l’appelle aujourd’hui « Résistance ». Il en sera de même avec ceux qui se sont battus pour le refus total de l’islam en France, et qu’on nomme « islamophobes », comme si la maladie était de refuser une barbarie que l’on sait pourtant avoir déjà fait 270 millions de morts et être toujours aussi virulente. Islam et nazisme ont d’ailleurs déjà eu des liens très étroits pendant la guerre : le Coran livre de chevet d’Himmler avec Mein Kampf, l’admiration d’Hitler pour l’islam et sa volonté de conquête, les bataillons nazis-musulmans, la coopération avec le grand Mufti Al Hussein qui convainquit les nazis de déporter également les enfants…

En mai 1941, De Gaulle était « un assassin de la liberté » :

 » Les impérialistes rivaux sont animés du même souci d’assassiner la liberté et quand les propagandistes anglais présentent le mouvement gaulliste comme un mouvement démocratique, ils mentent effrontément. Ce général à particule veut non pas la liberté de notre pays, il veut le triomphe des intérêts impérialistes auxquels il a lié son sort.
Ouvriers, paysans, ce n’est pas vers les de Gaulle, de Larminat et autres réactionnaires de même accabit qu’il faut tourner vos regards, et ce n’est pas des V qu’il faut écrire sur les murs, mais c’est l’emblème de la faucille et du marteau qu’il faut dessiner partout. «  
(L’Humanité numéro spécial imprimé du 1er mai 1941, organe central du PCF)

L’événement qui les incita à rejoindre le Gaullisme à partir de juin 1941 n’eut aucun rapport avec l’intérêt supérieur de la France ou la condamnation de l’idéologie nazie : ce fut l’invasion de leur URSS soviétique chérie par l’Allemagne. Là les allemands étaient allés trop loin. Il fallait libérer… l’URSS.
Arrêtons la collaboration, arrêtons de croire le gouvernement et les médias et expulsons l’islam de France. Certes, après 50 ans l’immigration musulmane il est tard, et ça ne se fera pas dans la paix et la tranquillité absolue. Mais il faut en être conscient, l’accepter, et marcher, marcher, car l’avenir de nos enfants et des enfants de nos enfants se joue maintenant.

« Les communistes sont les champions de l’Entente Internationale des peuples. Ils sont les champions de la Paix. C’est la politique des communistes, c’est la politique de la collaboration vraie. » (La Politique communiste n° 1 de décembre 1940 (Brochure du PCF))

Tous les textes cités sont lisibles ici http://pcf-1939-1941.blogspot.fr/p/blog-page_29.html


Poster un commentaire

Rousseau, l’amour de la patrie

A tous ceux qui se disent héritiers du «véritable esprit de la République » en prônant le mondialisme, le sans-frontiérisme, le droit-de-l’hommisme, il est bon de rappeler rapidement à travers quelques citations les conceptions patriotiques sans cesse trahies du père spirituel de la révolution française, Jean-Jacques Rousseau.

« Tout peuple a ou doit avoir un caractère national et s’il en manquait, il faudrait commencer par le lui donner ».

« Le droit de cité ne pourra être donné à nul étranger sauf une seule fois en cinquante ans à un seul s’il se présente et qu’il en soit jugé digne, ou le plus digne de ceux qui se présenteront ».

«Vous donnerez à leurs âmes une physionomie nationale qui les distinguera des autres peuples, qui les empêchera de se fondre, de se plaire, de s’allier avec eux. ».

« Il faut en un mot renverser un exécrable proverbe  et faire dire à tout polonais au fond de son cœur : Ubi patria, ibi bene.» [Note : « Là où est sa patrie, on se sent bien ». Le proverbe contraire de Cicéron étant Ubi bene, ibi patria : Là où l’on se sent bien est la patrie. ]

« Tout patriote est dur aux étrangers. L’essentiel est d’être bon aux gens avec qui l’on vit.  Au dehors le Spartiate était ambitieux, avare, inique ; mais le désintéressement, l’équité, la concorde régnaient dans ses murs. Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent remplir autour d’eux. »

« Par où l’on voit ce qu’il faut penser de ces prétendus cosmopolites, qui justifient leur amour pour la patrie par leur amour pour le genre humain, se vantent d’aimer tout le monde pour avoir droit de n’aimer personne »

« L’institution publique n’existe plus, et ne peut plus exister, parce qu’où il n’y a plus de patrie, il ne peut plus y avoir de citoyens. »

« Un des grand vices de l’histoire […] : tant qu’un peuple croît et prospère dans le calme d’un paisible gouvernement, elle n’en dit rien ; elle ne commence à en parler que quand, ne pouvant plus se suffire à lui-même, il prend part aux affaires de ses voisins ou les laisse prendre part aux siennes. »

« Soyez sensible à tout cela, lui dis-je, mais ne vous en étonnez pas ; partout où les étrangers sont rares, ils sont bienvenus : rien ne rend plus hospitalier que de n’avoir pas souvent besoin de l’être : c’est l’affluence des hôtes qui détruit l’hospitalité. »

rousseau-allegorie


1 commentaire

Emeutes à Baltimore et crimes interraciaux aux USA

Les dérives policières existent, mais comment appeler ce qui est arrivé ensuite si ce n’est des émeutes raciales : 100% de noirs qui démolissent tout, pillent les magasins, agressent les blancs qu’ils croisent… Est-ce que ces émeutes en soi, dans ce qu’elles représentent de la société, ne sont pas plus graves que 10 ans de « bavures policières », qui ne représentent qu’une administration ? Car ce ne sont pas aux représentants de l’Etat que les émeutiers noirs s’en prennent, bien à tout ce qui est blanc ou qui appartient à un blanc.

Je ne vénère pas les chiffres, mais pour appréhender une réalité factuelle jusqu’à présent on n’a pas trouvé mieux. Il existe des statistiques ethniques aux Etats-Unis, contrairement à la France qui les interdit. De plus, le Bureau Juridique des statistiques du Département de la justice US publie chaque année le le NCVS (National Crime Victimisation Survey), qui permet de disposer d’une base de donnée extrêmement détaillée. Voici pour l’exemple le rapport public du NCVS de 2010. Evidemment ce rapport n’est qu’une présentation officielle qui montre ce que le gouvernement a choisi de montrer, une synthèse expurgée de 99% des résultats.

Auparavant, de 1996 à 2008, le BJS a fournit de grandes et nombreuses tables statistiques très complètes. Vous les trouverez ici : Bureau of Justice Statistics.

Or depuis 2008, année où Obama est entré en fonction, le ministère de la Justice US a retiré des données publiques les données de la criminalité interraciale du Bureau of Justice Statistics (BJS)
L’une des tables les plus utilisées et les plus intéressantes pour juger des violences racistes, la  « Table 42 : Personal crimes of violence » recense les violences interraciales (« race victim » d’un côté, et « perceveid race of offender » de l’autre »). Exemple : table 42 de l’année 2006 (chapitre « victims and offenders » tables 26 à 49)

Depuis l’Obama, la transparence sur les données a changé.
Pour le NCVS de 2008, la table 42 fut disponible uniquement en ligne sur le site de BJS (elle y est toujours).
Pour le NCVS suivant, en 2010 , la table 42 a été également publiée sur le site BJS, puis enlevée peu de temps après. Seuls ceux qui ont pu la télécharger initialement, ou les personnes qui demandent une copie au BJS y ont donc accès.
Cette table 42 de 2010 : la voici au format xls.

A première vue, les choses semblent équilibrées quand on regarde les nombres relatifs de la première ligne de la table : 14,5% des agressions subies par les blancs sont dues à des noirs ; 12,5% des agressions subies par les noirs sont perpétrées par des blancs.

Mais penchons de plus prêt sur ce que représentent ces pourcentages en nombres réels :

Population blanche : 196.817.552
Population noire : 37.685.848

Victimes blanches : 2.207.460 dont : 14,5% par agresseur noir soit : 320.082 agressions
Victimes noires : 485.200 dont : 12,9% par agresseur blanc soit : 62.593 agressions

On a donc :
population blanche /nbre d’agresseurs blancs = 196.817.552 /62.597 = 3144 soit : 1 blanc sur 3144 agresse un noir
population noire /nbre d’agresseurs noirs = 37.685.848 /320.082 = 118 soit : 1 noir sur 118 agresse un blanc

On peut aussi ramener sur 100.000 pour comparer:
1 /3144 = 32 /100.000
1 /118 = 848 /100.000

Voilà donc selon cette table quelques données dérangeantes que l’administration Obama ne souhaite plus voir publiées.
Selon les données de l’Enquête sur la victimisation criminelle nationale (NCVS) de 2010, on estime que 320 082 Blancs étaient victimes de violence noire en 2010, tandis que 62 593 Noirs ont été victimes de violence blanches. Cette même année, selon le Bureau du recensement, les populations blanches et noires aux Etats-Unis étaient 196.817.552 et 37.685.848, respectivement. Les Blancs ont donc commis des actes de violence interraciale à un taux de 32 pour 100 000, tandis que le taux noir était de 849 pour 100.000. En d’autres termes, le noir «moyen» était statistiquement 26,5 fois plus susceptibles de commettre des violences criminelles contre un blanc, que l’inverse. Cette table contient également d’autres données similaires, où l’on s’aperçoit que le nombre de violences de blancs sur des noirs est de 0%, mais pas l’inverse.

Mais il y a pire. Cette table 42 du NCVS de 2010 est importante, car c’est la dernière. En 2012, le BJS remplacé la publication annuelle des tableaux statistiques NCVS avec un nouvel outil d’analyse en ligne appelé le NVAT qui ne prévoit pas l’accès aux données de la criminalité inter-ethniques. La seule option est maintenant de récupérer cette information est par la manipulation des données de l’enquête brut qui nécessite une investigation étendue. On comprend mieux à la vue de ces chiffres pourquoi Obama en a stoppé la diffusion publique

MAJ : photos des six policiers, prétendus racistes et « blancs », qui ont tué le noir…

mugshots-620x400


Poster un commentaire

La laïcité est une valeur chrétienne

En réponse à un internaute qui renvoie sur cette page Wikipedia pour affirmer : « La laïcité ou le sécularisme est le principe de séparation de l’État et de la religion et donc l’impartialité ou la neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses. »

Deux remarques :

– premièrement le terme « laïc » est antérieur de plusieurs siècles au terme « laïcité ». Or si l’on débat sans fin pour définir ce qu’est la laïcité, ce qu’est un laïc est très bien défini : c’est une « personne commune, du peuple des fidèles (grec laos, peuple) par opposition à un membre du clergé ». Autrement dit, originellement le laïc existe au sein d’une société chrétienne.

Quand Victor Hugo parle dans un célèbre discours que l’on qualifie de façon erronée de « pour la laïcité », ses mots exacts sont : « je veux l’État laïque, purement laïque, exclusivement laïque ». Qui a un peu ou beaucoup lu Victor Hugo sait pourtant que Dieu est son obsession (« En dehors du pape, chercher Dieu  » ). Or nous donnons aujourd’hui grosso modo à laïcité le sens d’athée, la question lancinante étant de trancher pour quel adjectif y adjoindre : athée intégriste ? athée neutre ? athée tolérant ? athée conciliant ?
Si Victor Hugo s’est battu pour l’Etat laïque, c’est pour qu’aller à l’école ne devienne pas synonyme d’aller au catéchisme, c’est à dire que l’enseignant (et non le prêtre) offre à l’élève et sans a-priori un panel le plus large possible d’idées, de connaissances, de penseurs. Mais l’on ne comprend plus aujourd’hui que cette soif d’ouverture d’esprit avait lieu dans une société chrétienne. Car d’où viennent les valeurs de tolérance, de pardon, d’amour inconditionnel, de divinité, etc. qui animaient Hugo, si ce n’est de la société chrétienne dans laquelle il a grandit ? (on peut objecter qu’elle viennent de l’Homme même, et être un bon rousseauïste, comme je suis d’ailleurs. Certes ; mais encore faut-il alors que la société dans laquelle vit cet homme lui permette, lui autorise l’expression de ces valeurs.) Si l’on cherche à définir le mot laïcité en ne partant pas du mot laïc, c’est comme si l’on cherchait à définir le mot socialisme en observant la politique de François Hollande.

-ensuite vous m’accorderez que la question de la laïcité aujourd’hui n’est d’actualité que parce qu’une religion nouvelle sur le territoire français, l’Islam, devenue en 40 ans la 1ère religion pratiquée de France, demande soit à pouvoir s’exprimer pleinement dans tous les domaines, soit à ce que toute manifestation des autres religions y compris la religion historique du pays soit interdite. Personne ne s’était plein jusqu’ici de la gêne occasionnée par les sapins de Noël.
J’attire votre attention sur la mappemonde figurant sur votre lien. En bleu, les pays laïques ; en rouge (et gris), les pays à religion d’Etat. Je vous laisse tirer vous-même les conclusions, à savoir où, par qui, et quand est permis la laïcité.


Poster un commentaire

Ne plus blâmer, combattre

Les attentats du 7 janvier 2015,  manifestation d’un climat  malsain grandissant, rappellent au peuple français la réalité d’une politique d’abdication totale.

1/3 La laïcité n’est pas la tolérance

Deux inviolabilités sont les deux plus précieux biens d’un peuple civilisé, l’inviolabilité du territoire et l’inviolabilité de la conscience. Le soldat viole l’une, le prêtre viole l’autre. [..] C’est à cette tentative de viol que la France est livrée aujourd’hui. Essai de fécondation qui est une souillure. Faire à la France un faux avenir ; quoi de plus terrible ? L’intelligence nationale en péril, telle est la situation actuelle. L’enseignement des mosquées […] a l’identité de l’affirmation dans la chimère ; il substitue le dogme, cet empirique, à la conscience, cet avertisseur. Il fausse la notion divine innée ; la candeur de la jeunesse est sans défense, il verse dans cette candeur l’imposture, et, si on le laisse faire, il en arrive à ce résultat de créer chez l’enfant une épouvantable bonne foi dans l’erreur. Nous le répétons, le prêtre est ou peut être convaincu et sincère. Doit-on le blâmer ? non. Doit-on le combattre ? oui. Victor Hugo, Actes et Paroles III En 1870, ce texte belliciste, impartial, tranché, qu’écrit l’exilé Victor Hugo âgé de 68 ans, a pour adversaire principal la religion catholique. Hugo est le fils d’un général d’Empire, et nul mieux que lui ne connaît la signification des mots. Ils sont forts : viol, intelligence nationale, souillure, combattre. … On fait de Victor Hugo, à juste titre, l’un des pères de la conception de la laïcité. Ce n’est pas la tolérance aveugle qui semble émaner de la vision de la laïcité de Victor Hugo, mais bien une intransigeance déterminée. Alors qu’est-ce que Hugo, (qui déclarait déjà devant l’Assemblée nationale en 1850 : « je veux la surveillance de l’État, et comme je veux cette surveillance effective, je veux l’État laïque, purement laïque, exclusivement laïque ») écrirait aujourd’hui à propos d’une religion qui a réussie à devenir en quelques décennies la religion la plus pratiquée de France (1 jeune catholique de moins de 34 ans pratiquant pour 3 jeunes musulmans pratiquants, IFOP 2011) ? Qu’est-ce que Hugo  penserait de l’Islam, dont les fidèles affluent en menant une invasion « pacifique » (oxymore, il n’existe évidemment pas d’invasion pacifique), avec la collaboration de l’appareil d’Etat, et impose crescendo ses exigences (une salle prière nouvelle par semaine, des rayons hallal, des pressions à l’école, dans la rue, dans la presse, dans les manuels scolaires, lors des fêtes, des lieux réservés, des menus adaptés, etc.) ? Qu’est-ce que Hugo penserait de la montée en puissance d’une religion qui réussit à combiner en elle ces « deux violeurs d’un peuple civilisé »,  le prêtre et le soldat, en incitant à reproduire la vie du prophète, ce grand « homme de paix » qui tranchait lui-même ses ennemis ? Victor Hugo, ce pamphlétaire qui a osé affubler pour l’éternité un empereur du qualificatif « le petit », serait aujourd’hui surement parmi ceux qui admonestent la France pour sa soumission à l’Islam (pléonasme à présent, Islam signifiant soumission), il serait un de ceux honnis par les pouvoirs publics, il serait peut être de nouveau exilé, il serait dissident. Evidemment, puisqu’il dénoncerait. On n’ose pas demander d’explications, de comptes, ou même de retenue à l’Islam car c’est une religion, et l’on a vu que l’histoire est maculée de drames soutenus le plus souvent par des croyances religieuses. De là, la nouvelle posture moderne de l’Occident : ignorer. Feindre de croire que l’acculturation à la modernité engloutira l’Islam avec tous les occidentaux dans l’oubli général, dans le nouvel « homme d’élevage », l’homme de consommation, l’homme sans passé et sans idéal.

Les obsèques de Victor Hugo, la France perd un génie

Les obsèques nationales de Victor Hugo

2/3 Jusqu’où la liberté des sectes ?

Mais l’Islam est-il une religion ? Il n’y a pas en droit français de définition juridique de la secte, pas plus qu’il n’y a de définition de la religion. Rappelons déjà que toute religion est à l’origine une secte. Saint Jean Damascène (Mansour), né à Damas en 640, a qualifié l’Islam de 101ème secte chrétienne. Ce qui tendrait à différencier concrètement une secte d’une religion, ce serait finalement son nombre d’adeptes, celles qui ont vaincu (car elles ont toujours combattu pour cela) les autres pouvant être appelées religion, un peu de la même façon que seuls les vainqueurs écrivent l’histoire. Il existe pourtant une liste de critères utilisés officiellement pour reconnaître une secte. Il est à noter que le critère du nombre n’apparaît pas :

  1. La déstabilisation mentale
  2. Le caractère exorbitant des exigences financières
  3. La rupture induite avec l’environnement d’origine
  4. Les atteintes à l’intégrité physique
  5. L’embrigadement des enfants
  6. Le discours plus ou moins anti-social
  7. Les troubles à l’ordre public
  8. L’importance des démêlés judiciaires
  9. L’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels
  10. Les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics
Enfant enchaîné dans une madrassa

Enfant enchaîné dans une madrassa

Il suffit de la présence d’un seul de ces critères au sein d’un mouvement pour autoriser l’appellation « secte ». A partir de 2 critères réunis, cela augure une situation dangereuse. Plus de 5 critères permettent d’avérer la nocivité totale du mouvement religieux. En passant l’Islam sur cette grille, nous arrivons à 9 critères, seul le second paraissant exclu (exclusion qui s’explique justement par le côté sincèrement délirant de l’Islam, l’Islam est là pour instaurer le royaume d’Allah, pas pour enrichir son fondateur, puisqu’il est mort). Mais alors pourquoi ne rien faire ? Pourquoi, hormis la peur, ou l’intérêt personnel, qui sont l’essence de la collaboration ? Le droit ne le permet pas, et d’abord le droit européen. La  Cour européenne des Droits de l’Homme rappelle à la France l’article 9 de la Convention européenne des Droits de l’Homme sur la liberté de conscience et de religion dès qu’elle ose hausser le sourcil devant le moindre mouvement qui s’affuble du terme « religieux ». En France, contrairement à tout ce que l’on entend, il n’y a donc pas de chasse aux sectes. En revanche il y a une limite judiciaire claire : à partir du moment où un groupe cumule deux condamnations pour des faits s’apparentant à des dérives sectaires, on peut demander sa dissolution. Deux condamnations. Rappelons qu’à l’heure où les prêtres-soldats attaquent la France à l’arme de guerre, au couteau, ou en lançant des voitures au cri d’ « Allah akbar », 70% de musulmans remplissent déjà les prisons de France.

3/3 Le nazisme et l’Islam main dans la main

Le nazisme était-il une aussi secte ? Il répondait effectivement à quelques critères vus ci-dessus. Et comme l’Islam il mêlait mysticisme et visée politique. Comme l’Islam avec les musulmans, beaucoup de ceux qui ont combattus en son nom étaient « modérés » : allemands étaient leur nom originel avant que tous ne deviennent par la force des choses des nazis. A la différence de l’Etat islamique (le programme de l’Islam appliqué à la lettre, selon leur propre affirmation), le régime nazi menait ses atrocités loin des Allemands qui ignoraient les camps et les horreurs à 99%. Les Allemands sachant cela auraient-ils abattus eux-mêmes le nazisme ? Impossible à dire. Mais les musulmans sont pris dans le piège qu’eux connaissent les atrocités de ce qui est fait en leur nom (les pancartes « pas en mon nom » n’auraient même pas lieu d’être si ce n’était « pas en leur nom »), et qu’ils ne peuvent pas condamner puisque effectivement cela est écrit noir sur blanc dans le Coran. Mein Kampf comportaient aussi de très nobles sentiments par endroits pourrions-nous dire (justice sociale contre l’abus de la finance et du capitalisme, amour du pays, etc.), l’abomination des faits étant couverte par un idéal, malheureusement, et en sus de la fondation explicitement raciste, nulle part il n’est possible de lire la phrase qui manque tant au Coran pour prétendre être une religion de paix : « Tu ne tueras point ». Tout court, sans conditions, sans « sauf si ». L’Islam est un permis de tuer tous ceux qui se dressent devant lui.

Le grand moufti de Jérusalem avec Adolf Hiler

Le grand moufti de Jérusalem avec Adolf Hiler

En revanche la plus grande autorité religieuse d’Islam d’alors, Haj Amin Al Husseini, le grand mufti de Jérusalem, fut très intéressé par le nazisme avec lequel il vit beaucoup de similitudes. Il déclara : « Les principes de l’islam et ceux du nazisme présentent de remarquables ressemblances, en particulier dans l’affirmation de la valeur du combat et de la fraternité des armes, dans la prééminence du chef, dans l’idéal de l’ordre« . Début 1942, Adolf Eichmann lui révèle la Solution finale. Impressionné, le grand mufti envoie à l’été 1942 une délégation visiter le camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen. En 1943, son ami Heinrich Himmler, chef des SS, l’informe : « A ce jour, nous avons exterminé environ trois millions » de Juifs. Le grand mufti exhorte les autorités de Hongrie, Bulgarie et Roumanie à inclure les enfants Juifs dans la Solution finale. Et l’obtient. Il aide alors au recrutement d’une nouvelle unité SS de plusieurs dizaines de milliers de soldats « germano-musulmans » (terme utilisé pour la  propagande), encadrée par un mollah et des imams. Cette unité sera transférée en France pour son entrainement. Cibles parfois des moqueries des autres unités, Himmler, puis Hitler interviennent en personne pour garantir à ces musulmans la pérennité de leurs pratiques (prière 5 fois par jour, etc.) : « On doit garantir à tous les membres musulmans des Waffen-SS et de la police le droit indiscutable, prévu par leur religion, à ne pas manger de la viande de porc et à ne pas boire de boissons alcooliques. Il faudra leur garantir des menus équivalents. (…) Je ne veux pas que, par la stupidité et l’étroitesse d’esprit de quelques individus isolés, un seul de ces héroïques volontaires eut à ressentir une gêne et à se croire privé des droits qui leur ont été assurés. (…) J’ordonne que chaque infraction à ces dispositions soit punie sans la moindre hésitation et qu’on m’en rende compte ».

Insigne de la 13e division de montagne de la Waffen-SS Handschar

Insigne de la 13e division de montagne de la Waffen-SS Handschar

A la fin de la seconde guerre, le grand mufti est retenu dans des conditions étonnamment favorables à côté de Paris. La France refuse les appels à l’extrader pour qu’il soit jugé. En 1946 il s’échappe facilement en Egypte. A l’heure où Hollande nous promet sur du vent que « l’Islam est compatible avec la démocratie », l’histoire nous a seulement montré que c’était le cas avec le  nazisme.

Conclusion

La France d’aujourd’hui ne comprend plus ce qui lui a permis de devenir ce qu’elle est, le synonyme de la liberté, de la justice, de l’égalité sociale, le symbole du monde libéré de toutes les exactions des archaïsmes. Plutôt que de persévérer dans son exemplarité, elle croît stupidement que son rôle est d’offrir son sol à toutes les cultures qui désireraient y venir, et veut être le pays qui concrétisera le mythe de Babel, ambition affichée dans l’architecture même du Parlement Européen de Strasbourg (mythe donc la morale est pourtant justement que l’uniformisation humaine mène à l’échec, et que seule la séparation des cultures est viable). L’ambition de la France de 1789 qui brisa la nuit du moyen-âge était toute autre que celle que l’on nous vend : elle voulait être un phare inexpugnable où le monde entier pourrait voir le modèle d’une liberté du peuple, une citadelle imprenable où plus jamais ne se tairait la voix de la raison. Les 2 derniers plus grands rassemblements qui eurent lieu à Paris furent l’enterrement de Victor Hugo le 1er juin 1885, et le 11 janvier 2015, la marche républicaine  où l’étrange réaction d’un pays attaqué sur son sol, dans sa chair, et dans ses valeurs, fut d’appeler à la tolérance. Aujourd’hui des atrocités indescriptibles sont commises à travers le monde par des gens qui suivent littéralement le programme politique totalitaire d’un livre. Ces pratiquants radicaux de l’Islam, s’appuyant sur les intérêts financiers de l’Occident, ont conquis à la vitesse de l’éclair un territoire considérable au Moyen-Orient. La tendance globale évolutive des musulmans n’est pas à la modération, mais à la radicalisation auquel les exhorte quotidiennement ce nouvel Etat. Face à ce danger évident, le gouvernement apeuré collabore, c’est son habitude dorénavant, en feignant d’ignorer que tous ces gens basent leur vie sur le même livre, et que si les « modérés » veulent y lire ce qu’y lisent les assassins, ils le peuvent. De là l’absence de condamnation ferme des musulmans, non pour l’action, mais pour le mobile. Le signe que l’Islamisme est bien là, c’est que déjà tous se voilent la face.


2 Commentaires

« La question des immigrés » : quand Guy Debord faisait du Zemmour avec 30 ans d’avance.

J’ai trouvé intéressant de ressortir ce texte de Guy Debord, pour prendre conscience du gouffre qui s’étend entre aujourd’hui et il y a trente ans dans la tolérance de la parole. Je n’ai pas lu Zemmour, et je ne le lirai pas à priori, le côté « best-seller » ayant tendance à me repousser. Mais rien que la phrase qui est soulignée par moi ci-dessous, si elle avait été été prononcée ou écrite aujourd’hui, aurait valut à Debord un procès avec pour le coup les ligues musulmanes, juives, et antiracistes-droit-de-l’hommistes sur le dos, unies dans une belle fraternité juridique.

Je crois que Zemmour traite dans son livre du Méfait capitaliste (il est bien obligé, même Attali l’admet maintenant…), mais je ne pense pas qu’il aille aussi profondément et radicalement que Debord dans la critique, en réaffirmant bien la chronologie des choses (le capitalisme génère l’immigration) . Actuellement, les arrivistes font croire que le capitalisme est mal utilisé (comme la technique), et qu’ils trouverons les solutions pour pratiquer un capitalisme éthique, écologique, respectueux, humain (cela passant étrangement du nationalisme protectionnisme pour les uns à un gouvernement mondial pour les autres, le tout étant de préserver le capital à quelque échelle). N’expliquant pas pourquoi le capitalisme engendre les mêmes résultats désespérants quels que soient le pays, le lieu, et la culture sur lesquels il passe… Un capitalisme où l’argent n’est pas la seule valeur reine n’est pas le capitalisme, c’est presque aussi simple que ça (mesurez bien la portée du mot seule). Rien d’inédit, ces gens-là font du marxisme, avec 150 ans de retard : un jour le mauvais capitalisme se transformera en nous laissant la technique qu’il a engendré et engendrera le bien. La dévastation historique du monde commence évidemment à semer le doute et l’impatience sur ce fabuleux avènement.

Il est vrai que Debord, lui, goûtait peu les médias, le mot est faible (« Je méprise la presse, j’ai raison ; et voilà pourquoi je refuse depuis toujours toute interview. Je la méprise pour ce qu’elle dit, et pour ce qu’elle est. », ou « L’imprécision du langage est désormais utile aux journalistes, et cela tombe bien, puisqu’ils seraient presque tous incapables d’écrire mieux« .). Zemmour lui est un bon client. Et heureusement d’un côté puisque c’est la seule voix dissonante régulière dans la matrice médiatique. Finalement Zemmour a donc certainement des leçons à tirer de Debord (que sa condamnation du capitalisme excluait déjà de facto de la droite politique) et trouvera cette phrase de lui soulageante dans sa tourmente actuelle : « Je ne suis pas un journaliste de gauche : je ne dénonce jamais personne. »


La questions des immigrés (Guy Debord)

Tout est faux dans la « question des immigrés », exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle ; et pour les mêmes motifs : l’économie — c’est-à-dire l’illusion pseudo-économique — l’a apportée, et le spectacle l’a traitée.

On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? (Naturellement, le véritable immigré n’est pas l’habitant permanent d’origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester. Beaucoup d’immigrés ou leurs enfants ont la nationalité française ; beaucoup de Polonais ou d’Espagnols se sont finalement perdus dans la masse d’une population française qui était autre. Comme les déchets de l’industrie atomique ou le pétrole dans l’Océan — et là on définit moins vite et moins « scientifiquement » les seuils d’intolérance — les immigrés, produits de la même gestion du capitalisme moderne, resteront pour des siècles, des millénaires, toujours. Ils resteront parce qu’il était beaucoup plus facile d’éliminer les Juifs d’Allemagne au temps d’Hitler que les maghrébins, et autres, d’ici à présent : car il n’existe en France ni un parti nazi ni le mythe d’une race autochtone !

Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. Qu’est-ce qu’un centralisme sans capitale ? Le camp de concentration n’a créé aucun Allemand parmi les Européens déportés. La diffusion du spectacle concentré ne peut uniformiser que des spectateurs. On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture.

Ce n’est surtout pas en votant que l’on s’assimile. Démonstration historique que le vote n’est rien, même pour les Français, qui sont électeurs et ne sont plus rien (1 parti = 1 autre parti ; un engagement électoral = son contraire ; et plus récemment un programme — dont tous savent bien qu’il ne sera pas tenu — a d’ailleurs enfin cessé d’être décevant, depuis qu’il n’envisage jamais plus aucun problème important. Qui a voté sur la disparition du pain ?). On avouait récemment ce chiffre révélateur (et sans doute manipulé en baisse) : 25 % des « citoyens » de la tranche d’âge 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales, par simple dégoût. Les abstentionnistes sont d’autres, qui s’y ajoutent.

Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? Est-ce du français que parlent les analphabètes d’aujourd’hui, ou Fabius (« Bonjour les dégâts ! ») ou Françoise Castro (« Ça t’habite ou ça t’effleure ? »), ou B.-H. Lévy ? Ne va-t-on pas clairement, même s’il n’y avait aucun immigré, vers la perte de tout langage articulé et de tout raisonnement ? Quelles chansons écoute la jeunesse présente ? Quelles sectes infiniment plus ridicules que l’islam ou le catholicisme ont conquis facilement une emprise sur une certaine fraction des idiots instruits contemporains (Moon, etc.) ? Sans faire mention des autistes ou débiles profonds que de telles sectes ne recrutent pas parce qu’il n’y a pas d’intérêt économique dans l’exploitation de ce bétail : on le laisse donc en charge aux pouvoirs publics.

Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des USA, de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies. Par exemple, l’Italie et l’Espagne, américanisées en surface et même à une assez grande profondeur, ne sont pas mélangées ethniquement. En ce sens, elles restent plus largement européennes (comme l’AIgérie est nord-africaine). Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force. Il n’est pas sûr que le melting-pot américain fonctionne encore longtemps (par exemple avec les Chicanos qui ont une autre langue). Mais il est tout à fait sûr qu’il ne peut pas un moment fonctionner ici. Parce que c’est aux USA qu’est le centre de la fabrication du mode de vie actuel, le cœur du spectacle qui étend ses pulsations jusqu’à Moscou ou à Pékin ; et qui en tout cas ne peut laisser aucune indépendance à ses sous-traitants locaux (la compréhension de ceci montre malheureusement un assujettissement beaucoup moins superficiel que celui que voudraient détruire ou modérer les critiques habituels de « l’impérialisme »). Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. Quelle prétention, envisageant la proliférante présence des immigrés de toutes couleurs, retrouvons-nous tout à coup en France, comme si l’on nous volait quelque chose qui serait encore à nous ? Et quoi donc ? Que croyons-nous, ou plutôt que faisons-nous encore semblant de croire ? C’est une fierté pour leurs rares jours de fête, quand les purs esclaves s’indignent que des métèques menacent leur indépendance !

Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. II est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang). Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. On a déjà fait observer en 1973 cette frappante adéquation entre l’évolution de la technique et l’évolution des mentalités : « L’environnement, qui est reconstruit toujours plus hâtivement pour le contrôle répressif et le profit, en même temps devient plus fragile et incite davantage au vandalisme. Le capitalisme à son stade spectaculaire rebâtit tout en toc et produit des incendiaires. Ainsi son décor devient partout inflammable comme un collège de France. » Avec la présence des immigrés (qui a déjà servi à certains syndicalistes susceptibles de dénoncer comme « guerres de religions » certaines grèves ouvrières qu’ils n’avaient pu contrôler), on peut être assurés que les pouvoirs existants vont favoriser le développement en grandeur réelle des petites expériences d’affrontements que nous avons vu mises en scène à travers des « terroristes » réels ou faux, ou des supporters d’équipes de football rivales (pas seulement des supporters anglais).

Mais on comprend bien pourquoi tous les responsables politiques (y compris les leaders du Front national) s’emploient à minimiser la gravité du « problème immigré ». Tout ce qu’ils veulent tous conserver leur interdit de regarder un seul problème en face, et dans son véritable contexte. Les uns feignent de croire que ce n’est qu’une affaire de « bonne volonté anti-raciste » à imposer, et les autres qu’il s’agit de faire reconnaître les droits modérés d’une « juste xénophobie ». Et tous collaborent pour considérer cette question comme si elle était la plus brûlante, presque la seule, parmi tous les effrayants problèmes qu’une société ne surmontera pas. Le ghetto du nouvel apartheid spectaculaire (pas la version locale, folklorique, d’Afrique du Sud), il est déjà là, dans la France actuelle : l’immense majorité de la population y est enfermée et abrutie ; et tout se serait passé de même s’il n’y avait pas eu un seul immigré. Qui a décidé de construire Sarcelles et les Minguettes, de détruire Paris ou Lyon ? On ne peut certes pas dire qu’aucun immigré n’a participé à cet infâme travail. Mais ils n’ont fait qu’exécuter strictement les ordres qu’on leur donnait : c’est le malheur habituel du salariat.

Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?) Comment resterait-il, bientôt, de Français ? On sait que la natalité baisse. N’est-ce pas normal ? Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. Ils les envoient à l’école dès trois ans, et au moins jusqu’à seize, pour apprendre l’analphabétisme. Et avant qu’ils aient trois ans, de plus en plus nombreux sont ceux qui les trouvent « insupportables » et les frappent plus ou moins violemment. Les enfants sont encore aimés en Espagne, en Italie, en Algérie, chez les Gitans. Pas souvent en France à présent. Ni le logement ni la ville ne sont plus faits pour les enfants (d’où la cynique publicité des urbanistes gouvernementaux sur le thème « ouvrir la ville aux enfants »). D’autre part, la contraception est répandue, l’avortement est libre. Presque tous les enfants, aujourd’hui, en France, ont été voulus. Mais non librement ! L’électeur-consommateur ne sait pas ce qu’il veut. Il « choisit » quelque chose qu’il n’aime pas. Sa structure mentale n’a plus cette cohérence de se souvenir qu’il a voulu quelque chose, quand il se retrouve déçu par l’expérience de cette chose même.

Dans le spectacle, une société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire. Et maintenant on prétend regretter ce seul résultat particulier de la présence de tant d’immigrés, parce que la France « disparaît » ainsi ? Comique. Elle disparaît pour bien d’autres causes et, plus ou moins rapidement, sur presque tous les terrains.

Les immigrés ont le plus beau droit pour vivre en France. Ils sont les représentants de la dépossession ; et la dépossession est chez elle en France, tant elle y est majoritaire. et presque universelle. Les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autres. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement.

Avec l’égalisation de toute la planète dans la misère d’un environnement nouveau et d’une intelligence purement mensongère de tout, les Français. qui ont accepté cela sans beaucoup de révolte (sauf en 1968) sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés.

Il vivra des gens sur la surface de la terre, et ici même, quand la France aura disparu. Le mélange ethnique qui dominera est imprévisible, comme leurs cultures, leurs langues mêmes. On peut affirmer que la question centrale, profondément qualitative, sera celle-ci : ces peuples futurs auront-ils dominé, par une pratique émancipée, la technique présente, qui est globalement celle du simulacre et de la dépossession ? Ou, au contraire, seront-ils dominés par elle d’une manière encore plus hiérarchique et esclavagiste qu’aujourd’hui ? Il faut envisager le pire, et combattre pour le meilleur. La France est assurément regrettable. Mais les regrets sont vains.

Guy Debord, 1985


Poster un commentaire

« Partout où quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros »

Ce qui caractérise tout dogme est son incapacité, voire son interdit, à s’interroger sur ses fondements. Dans le monde moderne, qui ne raisonne plus que par le Nombre, est-il étonnant que la question de la taille (taille optimale, taille limite, taille néfaste…) ne soit jamais formulée, alors que cela fut constamment le cas dans le passé de l’humanité. Résumé du dernier livre d’Olivier Rey Une Question De Taille, au pays de l’hubris roi.


Olivier Rey connaît tous les intellectuels qui comptent, il les analyse tout au cours de son livre « Une question de taille » : Ernest Schumacher (Small is beautiful), Ivan Illich, Leopold Kohr, etc.

Tout est question de taille, ce livre le démontre abondamment. Par exemple en matière démographique. Dans son introduction, Olivier Rey cite Claude Lévi-Strauss : « Quand je suis né (en 1908), il y avait sur la terre un milliard et demi d’habitants. Après mes études, quand je suis entré dans la vie professionnelle, 2 milliards. Il y en a 6 aujourd’hui (en 2002), 8 ou 9 demain. Ce n’est plus le monde que j’ai connu, aimé, ou que je peux concevoir. C’est pour moi un monde inconcevable. On nous dit qu’il y aura un palier, suivi d’une redescente, vers 2050. Je veux bien. Mais les dégâts causés dans l’intervalle ne seront jamais rattrapés. » Voici quelques extraits de ce livre pour mieux en comprendre l’intérêt :

1/5) L’enseignement de Leopold Kohr

La thèse centrale de l’ouvrage de Leopold Kohr, The Breakdown of Nations (1957) est remarquablement simple : « Il semble qu’il n’y ait qu’une seule cause derrière toutes les formes de misère sociale : la taille excessive. Partout où quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros. » La mise en cause de la taille excessive s’applique en premier lieu à la taille des sociétés humaines. « Pour paraphraser le principe de population de Malthus, les problèmes sociaux ont la tendance malheureuse à croître exponentiellement avec la taille de l’organisme qui les porte, tandis que la capacité des hommes à y faire face, si tant est qu’elle puisse augmenter, croit seulement linéairement. Ce qui veut dire que si une société dépasse la taille optimale, les problèmes qu’elle rencontre doivent croître plus vite que les moyens humains qui seraient nécessaires pour les traiter. »

En même temps que la taille sociale augmente, décroît le sens de l’interdépendance, de l’appartenance et d’un intérêt commun qui est la meilleure garantie contre la criminalité. De sorte que « pour faire face au danger toujours présent d’une explosion de violence, les forces de police d’une communauté doivent croître en nombre plus vite que la population – non parce que les grandes villes comprennent proportionnellement plus de gens méchants que les petites, mais parce que, passé un certain seuil, la taille de la société devient elle-même la principale source de criminalité ». L’anonymat et le gigantisme, le gigantisme qui contraint à l’anonymat, mettent en échec une morale fondée sur l’attention à porter à autrui. Les habitants des grandes villes ne se souviennent plus qu’il y a quelques décennies, les gens pouvaient suffisamment se faire confiance pour que les immeubles d’habitation ne fussent protégés par aucun digicode ou interphone et que chacun pût y pénétrer librement. Mais plus on s’adapte à une situation dégradée, plus on permet la poursuite de la dégradation. « Pour en finir avec le taux de criminalité de Chicago, la solution n’est pas un grand programme d’éducation, ou le remplacement de la population par des membres de l’Armée du Salut. La solution est d’en finir avec les agglomérations de la taille de Chicago. » Lorsque les nations sont trop grandes, chacune d’elles est obsédée par son rang et son principal, voire unique objectif, est de préserver ses positions. « Par l’union ou l’unification qui augmente la masse, la taille et la puissance, rien ne peut être résolu… Pourtant tous nos efforts collectivisés semblent précisément dirigés vers ce but, l’unification. » L’Union Européenne est un bon exemple d’une pareille situation.

A quoi bon ces discussions à l’infini sur le bon gouvernement et les mesures à prendre pour sortir nos sociétés de leur marasme, si l’on évite soigneusement de poser la question préalable : quelle taille doivent avoir les sociétés pour être bien gouvernées ? Comme Bergson l’avait remarqué, à l’échelle des temps géologiques l’être humain a été façonné par et pour une vie en très petites sociétés. Une population n’a guère besoin de dépasser le nombre de 10 000 ou 20 000 à en juger par les cités-Etats de Grèce, d’Italie ou d’Allemagne. Platon prit grand soin de limiter le nombre de citoyens de sa cité idéale à 5040. Aristote accordait aussi une grande attention à la question du nombre : « Si dix hommes ne sauraient constituer une cité, cent mille hommes ne sauraient non plus en former une. » A l’époque les cités prenaient des mesures concrètes afin de contrôler la taille de leur population, en fondant des colonies à même de les décharger de leurs excédents. Montesquieu a particulièrement insisté sur l’importance de la taille d’une société quant à la façon dont elle est susceptible de se gouverner. Il considéra que la démocratie n’est viable que pour de petites populations.

2/5) L’enseignement d’Ivan Illich

L’essentiel des travaux d’Illich peut être regardé comme un affinement de la pensée de Kohr sur la notion d’échelle pertinente. : « En chacune de ses dimensions, l’équilibre de la vie humaine correspond à une certaine échelle naturelle. Lorsqu’une activité outillée dépasse un certain seuil, elle se retourne d’abord contre sa fin, puis menace de destruction le corps social tout entier… Il nous faut reconnaître que l’esclavage humain n’a pas été aboli par la machine, mais en a reçu une figure nouvelle. La société devient une école, un hôpital, une prison… alors commence le grand enfermement. » Evoquant Kohr, Illich prend soin d’insister sur un point : ce qui importe n’est pas le plus petit, mais le proportionné. Schumacher prenait aussi soin de souligner qu’il n’existe pas de réponse univoque à la question de la taille, car la taille adéquate est chaque fois déterminée par le type d’activité qu’elle concerne, et déplorait la propension des hommes à vouloir faire appliquer les mêmes schémas de pensée en toutes circonstances.

La frénésie médicale actuelle est une manifestation caractérisée de ce que les Grecs appelaient hubris : non pas seulement une transgression de la limite – ce qui serait encore, malgré tout, une façon de reconnaître l’existence de celle-ci -, mais une récusation de l’idée même de limite. Illich estimait que les citoyens d’un pays n’avaient pas besoin d’une politique nationale de « santé » organisée à leur intention, mais plutôt de faire face avec courage à certaines vérités, « nous ne guérirons pas toutes les maladies », « nous mourrons »… « Tout est affaire de services et l’adolescent, au lieu d’apprendre à s’occuper de sa grand-mère, apprend par contre à manifester devant l’asile de vieillards où il n’y a plus de lits disponibles. » (Illich)

3/5) La démesure technologique

Pour la science et la technique à l’heure actuelle, toute borne est un défi à relever. Une limite n’est jamais rien d’autre que ce que l’on ne peut pas actuellement réaliser du point de vue technique. « La technique est en soi suppression des limites », remarquait Jacques Ellul. Orwell l’avait noté : « Tout effort visant à contrôler le développement de la machine nous apparaît comme une atteinte à la science, un blasphème. » Dans l’ancienne morale, la limite désignait ce que l’on ne doit pas faire ; selon la nouvelle, elle représente ce que l’on ne peut pas encore faire, et que l’on doit parvenir à faire. Les « comités d’éthique » sont surtout des comités de bienveillance à l’égard de l’essor technoscientifique.

Mais il existe un seuil au-delà duquel le développement technologique devient contre-productif et nuit à la situation qu’il était censé améliorer. Tel est le constat d’Illich : « Dès qu’une voiture dépasse la vitesse de 25 kilomètres à l’heure, elle provoque un manque de temps croissant. » Le temps dévolu au transport automobile s’allonge démesurément lorsqu’on lui ajoute celui consacré à acquérir l’automobile en question. Autre citation d’Illich : « Dès que le rapport entre force mécanique et énergie métabolique dépasse un seuil fixe déterminable, le règne de la technocratie s’instaure… Entre des hommes libres, des rapports sociaux productifs vont à l’allure d’une bicyclette, et pas plus vite. » Les capacités de survie en dehors du système techno-industriel étant réduites à rien, les populations doivent vaille que vaille travailler à la perpétuation dudit système. La pensée économique réalise cette prouesse de tirer parti de l’impasse dans laquelle elle contribue à précipiter les sociétés pour renforcer son emprise, imposer ses vues et faire passer toute remise en cause pour des propos fantaisistes et irresponsables.

Le sophisme habituel des technophiles consiste à poser une alternative : on bien une technique sans limites, ou bien l’âge des cavernes. Le progrès technique a toujours été ambivalent, comportant bénéfices et inconvénients. Que, globalement, les avantages l’aient longtemps emporté sur les nuisances ne signifie pas que tel soit le cas indéfiniment. Avec le transhumanisme, il s’agit de s’amalgamer à la machine, voire de lui laisser la place entière et de disparaître. A ce stade la notion de contre-productivité, qui suppose qu’on pût encore détacher la personne de l’instrument prétendument à son service, se dissout.

4/5) Une division du travail démesurée

Georg Simmel a souligné que plus une société est nombreuse, plus la division du travail doit y être poussée, parce qu’elle seule est à même de maintenir une certaine unité au sein d’une population qui, sans cela se fragmenterait à la première occasion. Il faut, dans les termes de Durkheim, que la « solidarité organique », fondée sur l’interdépendance des individus spécialisés chacun dans une tâche, se substitue à la « solidarité mécanique », de proximité, qui lie les individus au sein de petites communautés. Autrement dit, une extrême division du travail n’est pas seulement permise par une société nombreuse, elle est aussi une condition d’existence de cette société d’une manière qui n’est pas sans rappeler la complexité croissante des organismes lorsque leur taille augmente.

Les individus « politiquement égaux » se sont trouvés, dans des nations comptant des dizaines, voire des centaines de millions de ressortissants, trop nombreux pour être gouvernés autrement que selon des données statistiques. Les administrateurs peuvent se souvenir parfois qu’ils ont affaire à des êtres humains ; le reste du temps ils gèrent des masses, des flux, des stocks. C’est dans cette mentalité propagée par les grands nombres que Hannah Arendt a trouvé les conditions de possibilité de ce qu’elle a appelé la « banalité du mal ». : non par l’effet d’une malice particulière, mais d’une atrophie de la sensibilité à l’intérieur d’un fonctionnement qui s’autonomise.

5/5) La question du genre et des valeurs

Pour le petit enfant, la rencontre de la différence sexuelle est une étape cruciale dans la reconnaissance du principe de réalité. Réciproquement, on perçoit l’enjeu sous-jacent à la marginalisation de la différence entre homme et femme : pouvoir continuer à bercer un fantasme de toute-puissance et de complétude personnelle… Plus les adultes refusent d’authentifier la différence entre garçons et filles, plus nombreux sont les adolescents qui ont tendance à outrer cette différence pour se fabriquer une identité… Aujourd’hui, à fin d’égalité, on s’emploie à féminiser des mots français qui jusque-là n’existaient qu’au masculin-neutre (d’où écrivaine, défenseuse, etc.). Mais ce procédé, en fin de compte, ne fait que renforcer la sexuation de la langue là où, par ailleurs, on voudrait que la différence des sexes ne compte pour rien dans l’organisation sociale.

Il y a ceux qui refusent l’idée même de limite posée a priori : pour eux, l’être humain est infiniment transgressif ou n’est pas. Il y a ceux qui admettent que certains seuils ne doivent pas être franchis mais, quand il s’agit de savoir où situer ces seuils, impossible de s’entendre. On croit beaucoup, de nos jours, aux vertus du débat d’où pourrait émerger un consensus. Bien à tort. Les débats exacerbent les antagonismes et font progresser l’incompréhension mutuelle. La hiérarchie s’est inversé. L’individu autrefois valait en tant qu’il se conformait au bien, tandis que l’individu moderne pose les valeurs. Les débats tendent alors à se réduire à un affrontement des subjectivités, chacun essayant d’imposer ses valeurs. Cela n’a rien d’un hasard si le mot « valeur » en est venu à désigner à la fois ce à quoi l’on tient et qu’on juge digne d’estime, et ce qui se négoce sur les marchés. A l’incapacité de s’accorder sur les valeurs morales répond la commensurabilité par la monnaie de toutes les valeurs en économie.

Telle est la force de l’idéologie libérale que, une fois implantée, elle anéantit radicalement la faculté psychique et sociale à admettre une limite et à la respecter, qu’elle ne peut que continuer à régner jusqu’à ce qu’intervienne la main invisible de la catastrophe.

conclusion

Curieusement, plus il y a d’hommes sur la terre, moins la réflexion semble tenir compte de l’influence exercée par le nombre sur les comportements. A partir du XIXe siècle, on a l’impression qu’il n’y eut plus guère que les utopistes pour comprendre qu’une organisation est solidaire d’une échelle. Cette négligence envers le caractère essentiel du nombre est stupéfiante, y compris chez les sociologues, qui auraient pourtant dû s’estimer concernés au premier chef.

Quand Jacques Derrida s’interroge sur l’hospitalité, l’Etranger ou l’Hôte sont invoqués au singulier. On le comprend : il est hautement désagréable, en ces matières, de se mettre à compter. Mais dans ce cas, il faudrait veiller à organiser le monde de telle sorte que la nécessité de compter nous soit épargné. Illich ne goûtait guère les maniaques de l’humanité, qui voudraient qu’une société dans laquelle l’hospitalité est devenue presque impossible aille nourrir l’Ethiopie. Quand les efforts pour maîtriser les processus en cours ne font qu’aggraver leur caractère incontrôlable, quand la démesure est générale, la seule voie sensée est la décroissance. Mais, étant donné notre incapacité à rebrousser chemin quand il en était encore temps, nous ne ferons pas l’économie d’une catastrophe de grande ampleur.

Les ruines de Babylone (1932)

Biosphère


Poster un commentaire

La reproduction artificielle de l’humain : la dépossession capitaliste jusqu’au bout du possible

Fin 2012, début 2013. Le débat sur le mariage homosexuel occupe la scène politique et médiatique française. Manifestations, grandiloquences de tous bords, débats sans fin à l’Assemblée nationale, diatribes dans la presse et sur les plateaux télés s’enchaînent des mois durant. Tapage entretenu par le gouvernement socialiste tout juste élu pour divertir l’opinion de sa politique économique.

Au-delà du mariage homo, des collectifs et associations LGBT (Lesbiennes, gays, bi et trans) imposent dans le brouhaha l’extension du droit à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes. L’inter-LGBT en a fait un enjeu de la campagne présidentielle. La PMA, jusqu’alors réservée aux couples hétérosexuels médicalement infertiles, est travestie en condition impérieuse de l’égalité homos/hétéros. Le débat est sciemment réduit à cette fausse symétrie.

Le chantage paye et le mot d’ordre est repris par l’ensemble de la gauche. On voit émerger tel collectif « Oui, oui, oui » – oui au mariage, oui à la filiation, oui à la PMA. Du Parti socialiste à la mouvance anarchiste, de la très institutionnelle inter-LGBT aux féministes queer du pink bloc, des éco-techs d’Europe-Ecologie aux mélenchonistes du Front de gauche : tous  reprennent le dernier cri de l’époque : « La PMA pour tous et toutes ! ». En quelques semaines celle-ci est érigée en norme. Elle devient le marqueur identitaire d’une gauche qui peine à se distinguer de la droite en matière sociale et économique. Qui-ne-sou-tient-pas-la-P-M-A-n’est-pas-de-gauche-ouais-ouais ! Forts de cet unisson, membres du gouvernement, actionnaires du Monde, militants gays ou féministes libérales unissent leur voix pour réclamer la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), c’est-à-dire des mères porteuses.

Au même moment, dans la rue et sur les plateaux télés, la « manif pour tous », un mouvement social hétéroclite de grande ampleur, emmenée par Frigide Barjot s’oppose au « mariage pour tous ». Elle réunit pêle-mêle catholiques, militants et citoyens de droite, défenseurs de la famille, homos opposés au mariage. À sa marge, nazillons, identitaires et cathos intégristes, réunis sous les bannières de Civitas et du Printemps français de Béatrice Bourge. La droite institutionnelle y joint sa voix. Non que Copé ou Fillon soient de fervents défenseurs de la Famille. Les libéraux de droite n’ont qu’une valeur : le fric. L’UMP ne réchauffe le vieux discours familialiste que pour raccrocher le peuple de droite, embarrasser la gauche au pouvoir et profiter des retombées électorales d’un mouvement qu’elle n’a pas initié. Des centaines de milliers de personnes manifestent drapeaux bleus-blancs-roses au vent. Même si tous les marcheurs ne sont pas homophobes, nombre de ceux qui protestent contre le mariage, l’adoption homosexuelle, la PMA ou la GPA défilent en fait contre l’homosexualité.

Les officiels du Parti Progressiste, tiennent d’autant mieux leurs troupes que celles-ci ne leur opposent nulle volonté de penser par elles-mêmes. Quiconque critique le mariage homo ou la PMA « fait le jeu de la droite ». Quiconque critique le régime soviétique fait le jeu de l’impérialisme US. Marie-Jo Bonnet, ancienne militante du MLF, du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), et cofondatrice des Gouines Rouges en 1971 a pris ce risque :

« Aucun argumentaire de gauche contre le mariage ne peut s’exprimer. Si l’on est de gauche, il faut être unanimement favorable au mariage, qui signifie l’égalité des droits et la reconnaissance de l’homosexualité. Ses adversaires, eux, sont forcément de droite, réactionnaires et homophobes. Les positions sont tellement tranchées, qu’on a l’impression que le débat a bien plus pour thème l’homosexualité, et plus exactement les gays, que le mariage, c’est-à-dire l’aspiration d’une petite partie de la communauté à l’assimilation, en s’intégrant à la norme petite bourgeoise de la respectabilité conjugale et familiale ».

Idem pour la PMA. Il y a quelque chose de révélateur dans la rapidité de la gauche à reprendre cette revendication. Débat sur la question : rien. Néant. Nada. Comme si être de gauche et soutenir la reproduction artificielle de l’humain allaient nécessairement de pair.

L’insémination pratiquée à domicile avec le sperme d’un proche n’est pas la PMA. La première n’exige qu’un pot de yaourt et une seringue. Elle soulève essentiellement la question de l’accès aux origines pour l’enfant : lui dire qui est son père ? La PMA en revanche, pratiquée en laboratoire, soumet les couples à l’expertise médicale, transforme la procréation en marchandise, place les embryons sous la coupe du biologiste et entraîne leur sélection : l’eugénisme. C’est la PMA que réclame la gauche et la mouvance LGBT.

Les rares personnes estampillées « de gauche » ayant tenu sur le sujet des positions discordantes ont été ignorées ou accusées de faire le jeu de la droite et de la réaction. Ainsi Sylviane Agacinski, qui dénonce depuis des années la gestation pour autrui et le business de la reproduction artificielle dans des termes qui devraient parler à tous les militants de gauche –  si l’on croit que la gauche s’oppose à la marchandisation du corps et de tous les aspects de la vie. Les trois écologistes inspirés de Jacques Ellul et d’Ivan Illich, qui ont fait connaître leur opposition n’ont pas connu meilleur sort. On peut discuter leur idée de la nature, mais il faut discuter leurs critiques de la PMA, balayées d’un revers de main par les progressistes : déshumanisation, pouvoir des experts, fuite en avant technologique, négation de l’Autre et atomisation des individus dans le capitalisme mondialisé. Ajoutons qu’ils ont critiqué à propos, sur le vif ; il est trop facile d’avoir raison trop tard, quand tous les arguments ont été remâchés par tous. D’autres se sont exprimés depuis des années, qui sans traiter exclusivement de la PMA, auraient permis d’y réfléchir à deux fois : dénonciation des manipulations génétiques, de l’eugénisme scientifique, de l’artificialisation du vivant, du transhumanisme, de la médicalisation de tous les aspects de la vie. En vain.

Sans doute, l’unanimité en faveur de la PMA n’est-elle que de façade et de nombreuses personnes à gauche ne se reconnaissent pas dans cette innovation. Mais en politique, seules comptent les apparences. Les silencieux ont tort.

Fortes de ce mutisme, les avant-gardes de la gauche cybernétique – philosophes post-modernes, transhumanistes, post-féministes, médecins et biologistes spécialisés dans la procréation – s’en donnent à cœur joie. L’homophobie de droite, qu’elle soit réelle ou montée en épingle (il y a aussi les Gays Libs, une droite homo, une bourgeoisie gay), leur permet de présenter leurs délires sous un jour émancipateur. Cette gauche cyber-libérale travestit le combat pour la liberté individuelle en apologie de la liberté marchande. Elle confond égalité politique et uniformisation biologique des individus. Elle rêve d’un eugénisme libéral, de l’abolition du corps et d’utérus artificiel. Elle fantasme une post-humanité par re-création technologique de l’espèce humaine. Sous le masque de la transgression et de la rébellion : l’adhésion enthousiaste au technocapitalisme.

* * *

Pendant des mois, j’ai espéré voir quelqu’un exprimer ces évidences : que la PMA n’a rien à voir avec l’égalité des droits ; qu’elle doit être critiquée en tant que telle, et non pas pour son extension aux homosexuels ; que nous n’avons rien à gagner, et tout à perdre à nous laisser embarquer sur la voie de la reproduction artificielle de l’humain. Constatant qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je me résous dans ces pages à dire pourquoi les partisans de la liberté et de l’émancipation (mais sont-ils encore de gauche ?) doivent s’opposer au développement de la reproduction artificielle de l’humain. Ni pour les homos, ni pour les hétéros : la PMA pour personne !

Chapitre 1 La stérilité pour tous et toutes !

« Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, que de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. » Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1755.

« L’apparition de ces droits sociaux nouveaux, brandis comme slogans, affiche démocratique de la société d’abondance, est donc symptomatique, en fait, du passage des éléments concernés au rang de signes distinctifs et de privilèges de classe (ou de caste). Le “droit à l’air pur” signifie la perte de l’air pur comme bien naturel, son passage au statut de marchandise, et sa redistribution sociale inégalitaire. Il ne faudrait pas prendre pour un progrès social objectif (l’inscription comme “droit” dans les tables de la loi) ce qui est progrès du système capitaliste – c’est à dire transformation progressive de toutes les valeurs concrètes et naturelles en formes productives, c’est à dire en source : 1 – de profit économique, 2 – de privilège social. » Jean Baudrillard, La société de consommation, Denoël, 1970, (réédition Gallimard, Folio essais, 2008, p. 75).

 

« “Le déclin a été spectaculaire”, explique dans le Los Angeles Times le docteur Jacob Roben, qui dirige la banque de sperme Cryobank Israel. “Cela fait pitié. Nous voyons ces beaux garçons arriver pour faire un don, puis nous devons leur annoncer que la qualité de leur sperme est tellement faible qu’ils pourraient bien avoir à revenir nous voir comme clients.”

Selon Ronit Haimov-Kochman, du département d’obstétrique de l’hôpital universitaire Hadassah, à Jérusalem, la concentration en spermatozoïdes des échantillons conservés dans les banques de sperme israéliennes a chuté de 37 % en seulement dix ou quinze ans. […] Nous payons peut-être le prix des choix que nous avons faits pour nous développer à marche forcée et devenir un pays moderne. »

En 1992, une équipe de recherche danoise dirigée par le professeur Shakkebaek (endocrinologue et pédiatre) publie une étude qui fait grand bruit dans la communauté scientifique. Elle montre que la concentration du sperme humain en spermatozoïdes a diminué de moitié entre 1938 et 1990, passant de 113 à 66 millions par millilitre de sperme. Controversée au début, l’étude est reprise en 1997 par une épidémiologiste américaine qui en confronte les résultats avec d’autres études internationales. Elle confirme : la production de spermatozoïdes est en chute libre en Europe et en Amérique du Nord.

Et cette chute ne s’est pas enrayée au cours des dernières années. En décembre 2012, une nouvelle étude menée en France sur plus de 26 000 hommes montre

« un déclin “significatif” de la concentration en spermatozoïdes du sperme et de sa qualité entre 1989 et 2005 en France. […] Sur cette période de dix-sept ans (1989/2005), la diminution est significative et continue (1,9 % par an) aboutissant à une réduction au total de 32,2 % de la concentration du sperme […]. Chez un homme de 35 ans, en dix-sept ans, le nombre de spermatozoïdes est passé de 73,6 millions/ml à 49,9 millions/ml en moyenne. Par ailleurs, l’étude montre une réduction significative, de 33,4 %, de la proportion des spermatozoïdes de forme normale sur cette même période. » Lire la suite


Poster un commentaire

La troisième révolution industrielle n’aura pas lieu

Tribune collective parue sur Libération qui vient dénoncer l’attentisme général face au pic global, peuple et dirigeants compris. Ce n’est pas de l’attentisme pur, mais un attentisme actif, puisqu’il s’agit d’une attente de type messianique, où c’est la technique qui tient le rôle de la divinité et qui résoudrait un jour prochain, nul ne sait quand, l’ensemble des problèmes de l’humanité (problèmes dans lesquels elle l’a pourtant plongée…). Evidemment on n’apprendra pas de cette nouvelle religion quelle énergie miraculeuse on va pouvoir exploiter pour faire fonctionner ces divines futures machines de la salvation, et, c’est bête de le dire mais on n’apprendra pas quelle énergie nous permettra d’exploiter la « nouvelle-énergie-qui-va-nous-sauver » (puisqu’il faudra certainement autre chose qu’une pierre et un bâton pour l’extraire, ou on l’aurait déjà trouvée). Autrement dit, il faudrait de toute façon persister dans la centralisation structurelle finale du modèle technocapitaliste pleinement émancipé, si tant est que l’on trouvait effectivement quelque chose. Et la boucle est fermée.

Le dernier livre de Jeremy Rifkin, la Troisième Révolution industrielle , est, ces jours-ci, très abondamment commenté dans la presse alors que son auteur multiplie les conférences grassement payées et les entrevues avec les puissants. Le succès foudroyant de cette expression «Troisième Révolution industrielle» n’est pas sans rappeler la formule, très à la mode dans les années 70, de «société postindustrielle». Mais quelle est exactement sa fonction ? Que recouvre-t-elle ? Et surtout, derrière son évidence apparente, que dissimule-t-elle ?

L’idée de Troisième Révolution industrielle part d’un constat apparemment juste : ce sont les lois de l’énergie qui gouvernent l’activité économique, or la crise actuelle marque l’essoufflement des trajectoires énergétiques du passé. L’énergie fossile et les terres rares qui ont fait le succès économique de notre civilisation s’épuisent. La dette entropique, issue de l’activité économique passée, s’accumule beaucoup plus rapidement que la biosphère n’est capable de l’absorber. «Cette situation grave nous force à réévaluer fondamentalement les postulats qui ont guidé notre conception de la productivité. Désormais, il faudra mesurer celle-ci d’une façon qui prendra en compte à la fois l’efficacité thermodynamique et les conséquences entropiques», souligne Rifkin. Ce constat est connu et accepté, c’est lorsqu’il livre ses solutions que le prospectiviste états-unien devient un habile prestidigitateur, voire un dangereux prophète de l’abîme.

Comme la Première Révolution industrielle, qui serait née au XIXe siècle de la machine à vapeur et de l’imprimerie, ou la Deuxième, qui aurait vu au XXe siècle la convergence du moteur à combustion avec la communication électrique, la Troisième Révolution industrielle devrait surgir naturellement de la «jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables», nous explique Rifkin. Elle sera arrimée sur une série de technologies plus ou moins futuristes comme l’hydrogène et les imprimantes 3 D qui doivent permettre de transformer chaque immeuble en usine et en microcentrale, mais aussi sur l’utilisation optimale des énergies renouvelables grâce à des «réseaux intelligents».

Pourtant, cette prospective, qui réjouit les gouvernements et les dirigeants des grandes entreprises, n’est qu’une fable, pire elle nous enferme dans des impasses en continuant de croire que les solutions du passé résoudront les problèmes du présent. La «révolution industrielle» fonctionne, d’abord, comme un mythe, elle est un élément de la propagande ordinaire qui cherche à adapter les vieilles lunes industrialistes à l’heure de l’écologie. A l’inverse, nous annonçons que la Troisième Révolution industrielle n’aura pas lieu ! D’ailleurs, les deux premières, qui sont censées l’avoir précédée, n’ont pas eu lieu, non plus. L’expression révolution industrielle a été forgée vers 1830 par des économistes marqués par le souvenir de la Révolution de 1789 pour décrire les mutations de l’économie anglaise, mais c’est d’emblée un mythe qui insiste sur le rôle déterminant des techniques (la vapeur), le «génie» de quelques inventeurs (James Watt) et la rapidité du processus. Tous les travaux historiques ont montré depuis qu’il ne s’agissait pas d’une révolution, que le processus fut au contraire lent et graduel, très variable, que la machine à vapeur n’occupa pendant longtemps qu’un rôle très secondaire et marginal.

La thèse de la Troisième Révolution industrielle et tous ceux qui vantent le capitalisme numérique restent enfermés dans une vision simpliste des technologies et de leurs effets. Ils oublient de penser les rapports de pouvoir, les inégalités sociales, les modes de fonctionnement de ces «macrosystèmes» comme les enjeux de l’autonomie des techniques et des techno-sciences, sans parler de la finitude des ressources et de l’ampleur des ravages écologiques réels de ce capitalisme soi-disant immatériel. Malgré la fausseté et le simplisme de son analyse, il n’est pas surprenant que tout le monde célèbre Rifkin et ses prophéties. Grâce à son rêve technologique, il n’est plus nécessaire de penser aux impasses de notre trajectoire, à nos vrais besoins, il suffit de s’en remettre aux grandes entreprises, aux experts et aux entrepreneurs high-tech de toutes sortes qui vont nous offrir les solutions techniques pour sortir de l’impasse.

Outre que ce projet intellectuel est largement illusoire, il est aussi antidémocratique car il s’appuie sur les experts et les seuls décideurs en laissant de côté les populations invitées à se soumettre, à accepter avec reconnaissance le monde ainsi vanté dans les médias. C’est un des paradoxes de cette Troisième Révolution industrielle : censée promouvoir un pouvoir «latéral», décentralisé et coopératif, elle fait appel à des forces hautement capitalistiques. Censée réduire les consommations d’énergie, elle repose sur des systèmes numériques hautement sophistiqués, virtuellement centralisés et dévorateurs de métaux rares, via des serveurs géants actionnés par une poignée d’entreprises mondiales qui récoltent au passage des données personnelles sur les heureux utilisateurs. Censée reposer sur la généralisation des énergies renouvelables, elle ne calcule ni la matière ni l’énergie nécessaires pour édifier ces machines. Cette nouvelle utopie technicienne est hors-sol et invente un nouveau mythe qui rejoint celui de la transition énergétique, conciliant l’inconciliable : croissance verte autoproclamée et pénurie de matière, entropie et expansion miraculeuse des énergies, liberté individuelle et société de contrôle.

Mais peut-être est-ce le secret de l’annonce répétée de la Troisième Révolution industrielle : éviter les remises en cause, résorber les contestations qui s’élèvent en renouvelant l’utopie des technologies salvatrices qui résoudront naturellement tous les problèmes. Le succès du rêve de Rifkin vient, en définitive, de son aspect rassurant, de ce qu’il nous berce d’illusions, il est le visage intellectuel de la technocratie écologique en gestation. Il correspond au désarroi d’une immense majorité de nos contemporains qui attendent des techniciens qu’ils façonnent le nouveau monde, clés en main, en les dotant toujours plus en smartphones et en écrans plats. Cette nouvelle servitude volontaire vient peut-être de ce que nous sommes toujours plus avides de confort et aussi toujours davantage privés du goût de la vraie liberté : celle dont il est possible de jouir sans la moindre prothèse et sans le moindre risque d’addiction.

Source